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vendredi 16 janvier 2015

L'ARGOT par Alphonse Boudard.

          Alphonse Boudard - Romancier - (1925-2000)
                                                                      
                                                                      


Article 2

Aujourd'hui, on a oublié que cambrioler était à l'origine un verbe argotique..., que patibulaire désignait au Moyen Âge en argot, le gibet, d'où le mot utilisé à présent pour définir la mine d'un individu promis à l'échafaud.

Certains vocables passent dans le langage populaire, puis dans le français courant. D'autres tombent en désuétude.

Il n'en reste pas moins vrai que l'argot garde une sorte de capital intangible, son fonds langagier..., celui de ceux qu'on appelait autrefois les classes dangereuses, tout aussi solide qu'un autre. Et surtout nécessaire puisqu'il s'agit de secret, d'une façon de communiquer dans le clan des voleurs, des putes, des proxénètes, des marginaux de toutes espèces, peuple incertain qui était à l'origine la Cour des Miracles, dite aussi le Royaume d'Argot.

Le vocabulaire de nos romans policiers qui nous parait parfaitement actuel et que chacun comprend puise souvent ses références au plus profond de notre Histoire. Nombre de ses mots furent déjà répertoriés lors du procès des Coquillards en 1455. Ça a commencé, comme presque toutes les affaires de truands, par un balançage en règle. Un nommé Dimanche le Loup a donné les clefs du glossaire de la Coquille aux chats fourrés. On y trouve déjà la louche pour la main, une mouche pour un indicateur de police, picoler pour boire..., jaspiner pour parler, etc.

Une langue juteuse, riche, rugueuse..., celle de François Villon.

Par la suite, à travers les siècles, les campagnes militaires et les mouvements de population, les mots d'argot vont s'accumuler. Ils sont déjà dans le Jargon de l'argot réformé en 1628. On rouscaille bigourne et on jaspine le langage des dames de la Halle jusque dans les salons en 1721, lorsque Cartouche  gravit les marches de l'Abbaye-de-monte-à-regret... c'est-à-dire, joliment, l'estrade où il va être roué vif.

En 1800, au procès des Chauffeurs d'Orgères (vingt-trois condamnations à mort et des centaines d'années de bagne), on a pu dresser leur glossaire. Celui de la pègre fin XVIIIe. Sans doute fourgué aux autorités par Vidocq dans la tradition de Dimanche le Loup.

Précieux, ce glossaire des Chauffeurs... On y apprend qu'une limace, c'est une chemise, les bracelets, ce sont les menottes, les brèmes, les cartes..., le dab et la daronne, papa et maman, les pétzouilles, les paysans, etc. N'importe quel malfrat de nos jours comprend presque tout.
 

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