Une langue vivante est toujours en mouvement.
Attention ! N'allez pas croire que cette affirmation vise à choquer les dernières chastes lectrices de l'Hexagone. C'est une vérité première, je n'y entends nul vanne. J'ai d'ailleurs un précurseur de poids..., Victor Hugo, ce cher Totor qui écrivait que les langues ni le soleil ne s'arrêtent plus, le jour où elles se figent, c'est qu'elles meurent.
Ce qui est vrai pour toutes les langues l'est encore plus pour la langue verte qui traîne les rues, se désaltère au jus de ruisseau et plus qu'aucune autre se nourrit d'images...rarement pieuses, il va sans dire.
On affirme à présent que l'argot se périme ? Çà reste à prouver. Je pense plutôt qu'il s'érode et peut-être plus vite qu'une autre langue.
Il y a une trentaine d'années, les voyous entre eux pour désigner une balle de revolver disaient une valda. Influence de la publicité. On assimilait une balle à une pastille, d'où la valda déformée ensuite en valdaga par le largonji, sorte de codage qui procède par déformation d'un mot : bouteille devient boutanche, valise devient valoche ou valdingue.
Dans un tripot, Galtier-Boissière vers 1950 mentionne qu'a une table de jeu, il a entendu nommer une pile de jetons une wonder.
Durant quelques saisons, on a surnommé les policiers des roycos. Encore à cause d'une publicité vantant les mérites d'un potage au poulet en sachet. D'où la blague qui engendra le vocable.
L'argot fait feu de tout bois...Je vous ai cité trois exemples où il récupère la publicité, il a fait de même avec l'Histoire, les modes, la politique, les guerres, la pluie et le beau temps.
Il pique au hasard ce qui l'amuse, ce qui lui chante à l'oreille, sans vergogne. Il pratique le vol avec effraction, le vol à l'esbroufe, à la roulotte..., il maquereaute, il escroque et parfois, des années plus tard, il fourgue quelques jolis mots au dictionnaire de l'Académie.
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